Article initialement publié sur le site internet de la Ligue des droits et libertés.
« Ce n’est pas pour 30 pesos mais pour 30 ans! »
Le 18 octobre dernier, l’oasis d’une démocratie stable et prospère –dont se targuait le président chilien Sebastián Piñera une semaine avant le début du plus important mouvement de protestation sociale depuis le retour de la « démocratie » il y a 30 ans – s’est avérée le mirage qu’elle a toujours été. Des millions de personnes sont sorties dans la rue pour dénoncer la mascarade qui enfermait le Chili dans le cauchemar d’un régime autoritaire néolibéral imposé à la pointe du fusil et maintenu par une constitution pinochetiste, encore en vigueur aujourd’hui.
L’élément déclencheur de ce vaste mouvement de protestation est l’annonce d’une hausse banale de 30 pesos (5,4 ₵) du prix du transport en commun.
Bien que cette hausse se soit ajoutée à une série d’autres augmentations au cours des mois précédents, ce n’est certainement pas une augmentation aussi infime des tarifs du transport collectif qui peut expliquer l’ampleur du mouvement de protestation sociale qui s’est ensuivi. On peut penser que c’est plutôt la réaction à une hausse généralisée des prix des marchandises et des services, jumelée à la stagnation des salaires et à l’accroissement des inégalités. Pourtant, il ne s’agit pas que d’un problème de vie chère. En fait, il s’agit d’une opposition frontale au modèle économique, politique et social qui affaiblit les mouvements sociaux –mouvements qui, en démocratie, sont censés limiter le pouvoir des élites d’imposer des règles dont elles sont les seules à profiter.
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Ce contenu a été mis à jour le 26 juin 2020.