Espaces et imaginaires politiques dans les communautés autochtones en conflit au Chili et au Mexique, panel « Rapports coloniaux : enjeux culturels »

Le Mexique et le Chili font partie des 5 pays d’Amérique latine où la criminalisation de l’action collective cible les défenseurs autochtones des droits dans des zones où la gestion des ressources naturelles est présentée comme donnant lieu à des conflits violents auxquels la Convention 169 sur le droit à la consultation pour les populations autochtones cherche à remédier. Des recherches de terrain récentes dans les communautés autochtones de ces deux pays révèlent que la Convention 169 soulève des enjeux cruciaux quant à la représentation et à la représentativité politique des communautés autochtones et leur « sélection » par les gouvernements pour avoir le droit à la consultation. Au-delà des rapports de pouvoir liés à la légitimation du processus de consultation, le matériel analysé révèle que ces enjeux reposent aussi sur des conceptions autochtones du politique et du droit, profondément ancrées dans un rapport à l’espace et au territoire. Par exemple, le concept d’Asmapu fait référence, dans les communautés mapuche du Chili, à un rapport entre droit et organisation politique qui doit changer selon l’influence du territoire sur lequel la communauté est établie, et selon l’alliance toujours contingente avec les éléments de la nature environnante. Cette conception, ainsi que d’autres éléments, donnent une clé d’analyse d’imaginaires politiques autochtones porteurs de représentations bouleversant les rapports entre environnement, territoire et politique.

Ce contenu a été mis à jour le 2 janvier 2020.