En conclusion : une augmentation de la criminalisation de la manifestation à suivre de près au Chili…

De par les mécanismes de légitimation législatifs, pénaux et discursifs de la criminalisation au Chili, on envoie aux pouvoirs judiciaires et aux forces de l’ordre un signal favorable à l’impunité, ce qui a des conséquences majeures pour les droits humains : proportion infime de policiers sous enquête; non reconnaissance des violations de droits humains par le gouvernement tant que les procès pour violations ne sont pas terminés, ce qui peut prendre des années; disproportion des peines de manifestants et utilisation de la prison préventive comme mode d’intimidation, aggravée  dans le contexte  de la pandémie; manques d’impartialité et commentaires négatifs des juges contre les manifestants[1]. Ce panorama des plus préoccupants signale une forte augmentation de la criminalisation de la manifestation au Chili et continue à évoluer. En dépit de cela, la population chilienne a recommencé à exprimer publiquement sa volonté de cheminer vers un profond renouvellement de la démocratie et à participer massivement au plébiscite au sujet du renouvellement de la constitution, prévu le 25 octobre 2020.  Par divers moyens malgré la pandémie de COVID et la faim qui frappent durement ce pays où la réponse du gouvernement est profondément inadéquate, la population chilienne continue de manifester son attachement à la démocratie et aux droits universels.


[1] Voir RMQCODHC, pages 16 et 34.

Ce contenu a été mis à jour le 28 juin 2020.