Martin Hébert

Professeur titulaire, Département d’anthropologie, Université Laval

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Martin Hébert

Professeur titulaire, Département d’anthropologie, Université Laval

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Depuis mes premières recherches de terrain menées chez les Tzeltales de la Selva lacandona (Chiapas, Mexique), mes travaux se sont orientés selon deux grands axes: l’étude anthropologique de la mobilisation politique et une réflexion sur les conditions et la nature de la paix entendue comme justice sociale.

Un concept pivot, qui m’a permis d’aborder ces deux questions dans ma thèse de doctorat intitulée «Sous le regard des ancêtres: conflit et coopération chez les Tlapanèques du Guerrero» (Université de Montréal, 2001), et dans un certain nombre d’articles scientifiques subséquents, est celui d’imaginaire. L’imaginaire, semble-t-il, constitue une dimension irréductible de toute action et mobilisation politique. Il est un site privilégié où sont puisées les pensées et négociées les aspirations et les utopies qui viennent définir ce qui est conçu comme une société juste et «en paix». Il est le site et l’enjeu de relations de domination et inégalitaires, tout comme il peut être une ressource précieuse pour développer un regard nouveau et mobilisateur sur le monde.

À partir de mes premiers travaux sur les mouvements autochtones de résistance et sur les initiatives autonomistes locales au Chiapas et au Guerrero (Mexique), j’ai pu développer des outils théoriques et méthodologiques permettant d’établir des ponts entre imaginaire et politique dans divers contextes sociaux. Lors d’un passage de trois années comme professeur au Haverford College en Pennsylvanie, les fonctions de coordinateur du programme Peace and Conflict Studies m’ont permis d’élargir mes horizons et d’écrire sur une variété de points d’intersection entre imaginaire et politique, allant du militarisme américain à l’utopisme en science-fiction.

Outre ces explorations, la thématique centrale de mes recherches, c’est-à-dire la dynamique et les aspirations de mobilisations autochtones, a continué de se développer au cours de cette période. En 2003, lors de mon arrivée au Département d’anthropologie de l’Université Laval, j’ai mis sur pied un projet de recherche comparatif intitulé «Imaginaires, stratégies politico-économiques autochtones et environnement» (subventionné par le FQRSC), qui s’intéresse à la formulation et à la réception des discours de groupes autochtones du Mexique et du Québec qui font valoir leurs intérêts et leur vision de la forêt dans des contextes de consultation et de partenariat. L’étude de cette «rencontre de vision» et des contraintes institutionnelles et structurelles qui pèsent sur elle, se veut un élément clé de ma réflexion sur les conditions et les caractéristiques de la justice sociale.

Este contenido se ha actualizado 15 marzo 2021.